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16 février 2006
Moins cher et plus grand : L’atelier partagé
Gurvan Le Guellec

(…) Frédéric de Beauvoir pense avoir trouvé la solution. Les ateliers partagés, composés de plateaux de 500 m2, sans espace privé, sont ouverts à tous (professionnels et amateurs) pour un temps limité ! Avec un prix de journée modique. Il compte en ouvrir un en juin rue de Charenton dans un ancien poste de coupure EDF. Pour éviter tout risque de privatisation, l’équipe dirigeante, composée d’une vingtaine d’artistes en résidence annuelle, sera encadrée par un conseil d’administration réunissant personnes extérieures et représentants du quartier. Et si les ateliers sont victimes de leur succès ? Eh bien, on pourra en créer d’autres. Le concept se plie en effet aux exigences d’une « économie sobre ». Ceux de la rue de Charenton (12e) ne devraient coûter que 400 000 euros… soit dix fois moins que la Forge pour une surface de 50% supérieures.

14 mars 2006
Ici, les peintres amateurs côtoieront les professionnels
Géraldine Doutriaux

Un immeuble désaffecté de trois étages dans une rue étroite, à deux pas du quartier animé de la place d’Aligre (XIIe) ; c’est là au 100, rue de Charenton qu’à l’automne des aquarellistes du dimanche comme des artistes professionnels pourront peindre et travailler pour presque rien. Le week-end dernier une réunion publique à la mairie du XIIe s’est tenue pour annoncer le lancement des travaux de mise en sécurité financés par la Ville « En octobre cet ancien immeuble EDF accueillera en moyenne 100 artistes, amateurs et professionnels par jour affirme Frédéric de Beauvoir qui pilote le projet. La grande nauveauté c’est que les ateliers ne seront pas privatisés mais décloisonnés. Un squat institutionnalisé et légal en quelque sorte. Un étage sera occupé par une cinquantaine d’ateliers et un autre sera aménagé en un vaste atelier commun en espace ouvert de 500 m2 pour la réalisation de projets ponctuels. Le rez-de Chaussée, lui accueillera des salles de répétition pour les troupes de danse ou de théâtre.
Autre nouveauté : c’est le plus rapide qui sera pris « Il n’y aura pas de sélection à partir de la qualité de l’œuvre de l’artiste ou de sa notoriété (…) explique Annie Stansal membre de l’association qui gérera le 100, le nom de cet atelier en commun. « Quand on sait que 7 000 artistes à Paris sont inscrits au RMI c’est plutôt une bonne chose ».

4 octobre 2007
Nuit blanche 2007 plus vivante
(…) Parmi les points forts (…) , la rue de Charenton, où 1000 noms d’habitants, recueillis par Ron Haselden, seront projetés en pluie lumineuse.

6 octobre 2007
L’art dans le 100 : Ron Haselden 1000%
Anne-Marie Fèvre

Au 100, rue de Charenton, de 19 heures à 7 heures, la façade sera recouverte d’une pluie lumineuse de mille signatures récoltées sur Palm, dans le XIIe arrondissement, par l’artiste britannique Ron Haselden. Ces signes sont comme les gages de soutien à l’ouverture imminente, dans cette ancienne friche EDF, de l’Atelier en commun. Soit un centre de pratiques artistiques indépendant pour les arts plastiques et les arts vivants. Un projet qui a reçu le soutien de la mairie de Paris et de celle de l’arrondissement, porté aujourd’hui par l’association. Le Cent-Atelier en commun. Avec ce 1000% Haselden, qui a l’habitude de travailler avec la population, préfigure les activités créatrices de cette ruche en construction.

20 octobre 2007
Le « 100 » domicile fixe

Un espace légal est né pour les artistes dont des ex-squatteurs au 100, rue de Charenton
Anne-Marie Fèvre
Comment passer de la clandestinité du squat artistique espace de non droit qui s’organise comme un œuvre éphémère, à la création d’un lieu culturel collectif et légal ? Depuis plus de trente ans une multitude de ruches actives mais illicites, ont fleuri dans Paris. De procès en expulsion, de débats épiques en recomposition, quelques associations ont réussi à poursuivre leur action en glissant vers la légalité. (…) Un comité de pilotage de ce projet du « 100 » est crée où se retrouvent Interface, le conseil de quartier, l’association La Commune Libre d’Aligre et les squats menacés. Ces trois lieux acceptent de rendre les clés. Les débats sont animés, les objectifs divergent entre les différents collectifs (…)
C’est finalement une équipe plus restreinte, menée par Pierre Manguin qui monte le dossier. Interface a muté vers une autre association « Le Cent, Atelier en commun » Entretemps, le projet s’est clarifié. « Le 100, cela ne peut-être un squat légal, martèle Pierre Manguin. Mais il doit ‘inspirer de ce qui est unique dans les squats. Une vraie mixité sociale, la liberté d’expression sans sélection ni expertise critique des œuvres produites ». Il a fallu deux ans pour discuter avec la mairie du XIIe, puis avec l’Hôtel de ville. Aujourd’hui, tous deux soutiennent clairement – artistiquement et financièrement – cette aventure.
Ainsi le « 100 » rue de Charenton qui va ouvrir mi-décembre, sera un centre de pratiques artistiques indépendant pour les arts plastiques et les arts vivants. Ces ateliers partagés pourront accueillir 100 artistes qui tourneraient, sans espace privé. Le lieu de création ne sera pas ouvert au public, les expositions seront présentées dans d’autres endroits du XIIe arrondissement. (…) Il faut que de tels lieux ouvrent dans tous les arrondissements de Paris » rêve Pierre Manguin

11 janvier 2008

Un ex-défricheur de squats d'artistes ouvre un nouveau lieu dans le 12,subventionné par la Mairie de Paris.
Un atelier expérimental et de proximité
Sophie Caillat

« Chaque arrondissement a sa piscine et sa bibliothèque, mais tous devraient aussi avoir leur atelier de création artistique » plaide Pierre Manguin. Ce plasticien ouvre demain un lieu unique en son genre, l’Atelier en commun, au 100 rue de Charenton (12e). Sur les trois plateaux de 500 m2 encore brut de béton, plasticiens amateurs et professionnels travailleront sans cloisons. Un studio de musique et des salles de répétition pour les arts vivants sont aussi prévus.
A l’origine l’ouverture de plusieurs squats d’artistes, Manguin a décidé de « passer » à autre chose ». Après trois ans de combat pour obtenir le financement de la Mairie de Paris (un million d’euros) afin de rénover cet ancien immeuble technique d’EDF, cette expérimentation est « un petit miracle ». « A paris, la culture est très institutionnelle et il est de plus en plus difficile d’ouvrir des squats constate-t-il. Dans un mois les murs seront tachés et des tableaux sécheront partout. « Jusqu’à cent personnes pourront travailler en même temps du « peintre du dimanche au vidéaste. Il y aura des interactions, une émulation réciproque. »
Frédéric de Beauvoir estime qu’il faudra quelques mois pour faire comprendre aux habitants le fonctionnement inhabituel de ce lieu. Idéalement, on espère avoir un tiers d’artistes reconnus, un tiers d’artistes exclus et un tiers de gens du quartier. Mais les amateurs, il faudra peut-être aller les chercher par la main ». La mairie du 12e a également réservé un espace pour un pôle solidaire dédié à la culture intitulé le SO.C.L.E.


14 janvier 2008
Après les jardins, les ateliers partagés
Marie-Anne Gairaud

« Est-ce qu’il faudra amener son chevaler ? » « Vous fournirez les chaises ? » « Tout de même si on pouvait faire venir du public le temps d’une exposition, ce serait mieux… ».
Les ateliers d’artistes d’un genre nouveau qui ouvraient ce week-end pour la première fois au 100, rue de Charenton (XIIe) ont attiré le chaland. De la grand-mère en toque fourrée, au couple de « bobo » flanqué de ses deux bambins, on se pressait pour découvrir ce concept qui n’existe nulle part ailleurs.
C’est Pierre Manguin plasticien très engagé dans le mouvement des squats d’artistes à Paris qui est à l’origine du projet. Le principe : transformer une friche urbaine en plateaux de création où travailleront côte à côte artistes professionnels et amateurs. Avec ses 1500m2 répartis sur trois étages le « 100 » pourra accueillir simultanément une centaine d’artistes réunis autour de différentes disciplines et projets. Mais pour des durées limitées. Le « 100 » fonctionnera en effet sur le principe de rotation des espaces et des projets afin de permettre au plus grand nombre de bénéficier des lieux. Un mois, deux semaines, trois jours… chacun utilisera les lieux le temps nécessaire pour sa création.
Qui pourra en bénéficier ? « Il n’y aura pas de critères d’évaluation du travail. Mais juste une discussion avec l’artiste qui présentera son projet et la durée de son travail », prévient Pierre Manguin. Les artistes devront ensuite payer entre 2 et 4 € pour sept à huit heures de travail sur place. Une cinquantaine d’artistes seraient déjà sur les rangs. C'est avec l'appui de l'association La Commune Libre D'Alligre et le soutien de la Mairie du XII que l'ancien squatteur a pu mener à terme son idée. Avec son association Le Cent Atelier en Commun, c'est lui qui va gérer les plannings des artistes. Samedi les murs des trois open-space étaient encore vierges, tout blancs et les casiers vides attendaient d’être envahis de pinceaux, argile et autres matériels. Les premiers artistes devraient faire leur entrée cette semaine.

15 janvier 2008
100% novateur
Anne-Marie Fèvre

« C’est un équipement complètement nouveau une utopie qui devient réalité » s’est exclamée Michelle Blumenthal, maire PS du IIe arrondissement de Paris, en inaugurant samedi le « 100, Atelier en commun ». Les portes du 100, rue de Charenton, ancienne friche EDF acquise par la ville en 2005, étaient grande ouverte pour accueillir près de mille visiteurs venus découvrir ce lieu atypique.
Le 100 est né de la rencontre entre des artistes squatters en demande de lieu de création, le comité de quartier, les associations d’Aligre, et la mairie d’arrondissement où Frédéric de Beauvoir s’est particulièrement battu pour ce projet entraînant l’adhésion de Bertrand Delanoë.
Trois ans de gestation, de débat, ont finalement mené à une réponse originale : un espace de création dévolu à la seule fabrication culturelle collective. Il accueillera des artistes amateurs et professionnels, sans critère sélectifs, dans la limite de cent adhérents en même temps, pour un ticket d’entrée horaire de 2 à 5 euros selon les discipline. Un pôle solidaire culture, le Socle, qui soutiendra les artistes en situation précaire, s’installe au troisième étage du bâtiment.
Le coût (économe) de la rénovation pour cet espace de 1500m m2 s’élève à environ 800 000 euros, financés par la mairie de Paris et la région Ile-de-France. Le budget de fonctionnement est estimé à 100 000 euros par an, pour trois salariés.
« Nous avons bâti le chevalet, le châssis, mais la toile est blanche défend l’artiste Pierre Manguin, président de l’association 100 atelier en commun. Il fait appel à la métaphore de la piscine : « On doit pouvoir pratiquer l’art comme le sport, ouvert à tous. Ce lieu, nous allons l’inventer en le faisant, en nous inspirant de notre expérience des squats. ».
Toute la journée, les trois étages du bâtiment se transforment en forum. Se déroule un débat sur « Comment penser la ville en commun ? », pendant que des artistes se renseignent pour s’inscrire. Entre vin d’honneur et soupe chaude, d’autres discussions s’animent. Annie Stansal, secrétaire générale du lieu, jubile : « Je retrouve ici la bonne ambiance des squats ». Les questions s’entrecroisent : « Comment va fonctionner ce nouveau lieu non sélectif ? comment vont cohabiter amateurs et professionnels ? Pourquoi Delanoë n’est-il pas venu inaugurer le 100 ? Et si c’est la droite qui passe le 16 mars ? »
Les formules faciles fusent : « Un, deux, trois 100 à Paris ! », « Qu’un 100 nouveau irrigue le quartier ! »

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